J'ai grandi en Ontario et j'aimais bien nos vacances d'été sur la côte est où je pouvais explorer des endroits nouveaux et jouer dans l'océan. Quand j'ai eu mon diplôme d'études secondaires, je voulais me rapprocher de la côte et donc j'ai commencé mes études de premier cycle à la Dalhousie University à Halifax en Nouvelle-Écosse. J'ai pris un cours de géologie à ma première année et j'ai bien aimé apprendre en classe, en laboratoire et sur le terrain lors d'une variété d'excursions. Excursions d'exploration spéléologique dans des cavernes de Virginie de l'ouest, d'escalade des côtes rocheuses de Terre-Neuve pour voir le maximum de la côte est de l'Amérique du Nord. J'ai obtenu mon baccalauréat en science avec mineur en océanographie en 2001 après 4 années de cours. J'ai fait une thèse avec distinction en étudiant les effets des déversements côtiers d'hydrocarbures sur les milieux de marais à partir de microfossiles.
En 2001, je suis partie vers l'Ouest avec mes skis et j'ai commencé une maîtrise en sciences de la Terre à la Simon Fraser University à Vancouver en Colombie-Britannique. C'était génial de découvrir une toute nouvelle région du Canada, particulièrement la chaîne de montagnes côtières. J'y ai rencontré des personnes exceptionnelles et j'ai trouvé que les géologues étaient parmi les amis et collègues les plus sociables qu'on puisse rencontrer. Ma thèse a porté sur les microfossiles comme indicateurs des mouvements côtiers par rapport à la mer durant des tremblements de terre sur la côte Ouest de l'Amérique du Nord. C'était très gratifiant de savoir que cette recherche permettrait de mieux comprendre comment les tremblements de terre et les tsunamis pouvait affecter la vie des populations vivant le long de la côte Ouest, et que notre travail pourrait un jour sauver des vies. Pendant cette période, j'ai pu explorer une gamme d'endroits exceptionnelles de C.-B., des É.-U. et d'outremer… comme étudiantes, assistante sur le terrain, et aide-enseignante. J'en ai profité pour assister et même faire des présentations à des conférences, des activités de sensibilisation et pour rencontrer davantage de gens et apprendre à communiquer mes recherches à une large gamme de publics.
Après mes études de deuxième cycle, je voulais voir le monde, et j'ai passé deux ans outremer. J'ai visité la Nouvelle Zélande, puis l'Australie, puis le sud-est asiatique où j'ai pu rencontrer d'autres chercheurs à l'occasion d'excursions de terrain et faire du travail rémunéré et voir des choses que le touriste moyen ne pouvait même pas imaginer! C'était très étrange de me trouver non loin des pays frappés par le tsunami dévastateur du lendemain de Noël. J'ai fait mon possible pour aider et j'ai alors pu rencontrer certains des meilleurs experts au monde dans le domaine des risques naturels et qui n'avaient jamais vu une telle destruction. Puis, forte de ces expériences, je suis rentrée et me suis établie à Nelson en C.-B. où je travaille comme experte-conseil et acquière des compétences comme géologue de l'environnement en étudiant, par exemple, la stabilité des pentes, les glissements de terrain, la conception et la construction de routes, et l'exploration de ressources. Tout en me familiarisant avec la région environnante et les problèmes du développement en région montagneuse, j'apprends aussi à connaître les meilleurs endroits où skier et je me rends compte combien merveilleuse peut être la vie de géoscientifique.
R : Géoscientifique de projet; je suis une géoscientifique « en probation » et en passe d'obtenir mon accréditation professionnelle à l'Association of Professional Engineers and Geoscientists of British Columbia (APEGBC). Mon travail comporte de nombreux aspects; j'étudie les risques naturels comme les coulées de débris et les glissements de terrain, et leur impact sur le développement en région montagneuse et souvent en région éloignée; j'aide à trouver de nouvelles sources de granulats (sable et gravier) qui sont très recherchées étant donné la demande de nouvelles routes et la croissance démographique de nos communautés; j'aide à détecter et à cartographier des terrains possiblement instables et qui devraient être exclus des zones à développer; j'évalue la valeur minière et forestière des environs, et bien plus encore.
R : Je travaille pour une petite et prospère entreprise d'experts-conseils de Nelson en C.-B.
R : Je travaille en général 5 jours par semaine, de 08h00 à 17h00. Cependant lorsque je suis sur le terrain, je peux travailler facilement 10 à 12 heures par jour, et parfois nous faisons du camping pendant une semaine pour minimiser les déplacements.
R : Je travaille dans un bureau et sur le terrain.
R : Au bureau j'utilise un ordinateur à très grand écran, de manière à pouvoir travailler sur des cartes. J'utilise 3 imprimantes différentes dont un très gros traceur capable d'imprimer d'énorme cartes. Sur le terrain j'utilise un SPG, une boussole, un clinomètre (pour mesurer les pentes), un altimètre (pour mesurer l'élévation au dessus du niveau de la mer), une caméra numérique, et divers instruments de mesure ainsi qu'un bon vieux crayon et un carnet de notes. Mon nouvel outil favori c'est Google Earth, en particulier parce qu'on peut y téléverser les points SPG de votre journée de travail et visionner le travail accompli sur la carte.
R : Il faut au moins un diplôme universitaire pour faire ce travail et ce peut être soit en géologie appliquée ou en génie géologique. Il existe toutes sortes de cours de perfectionnement professionnel offerts par des collèges et l'APEGBC, certains pouvant même être suivis de la maison (par correspondance) pour acquérir de nouvelles compétences et vous maintenir à jour sur les nouvelles techniques et les nouvelles découvertes. C'est merveilleux parce que si le grand domaine de l'environnement vous intéresse, vous pouvez vous instruire en biologie, écologie, chimie, etc. tout en travaillant dans le domaine. Ces connaissances étant toutes reliées, aussi bien développer vos compétences et relier vous-mêmes les points.
R : Les sciences de la Terre comportent tellement de couches différentes que vous devez pouvoir faire du multitâche et être très organisé (il arrive que je doive travailler sur 20 projets simultanément!). Si vous êtes sociable et aimer travailler en groupe vous ne vous ennuierez pas et vous vous ferez de bons amis. Souvent vous aurez à travailler avec le public d'où l'importance de communiquer facilement et efficacement. Ne craignez jamais de poser des questions, et prenez des notes, des images et faites-vous des croquis des choses que vous ne comprenez pas; ainsi, plus tard vous pourrez y revenir.
R : Comme géoscientifique « en probation » vous obtiendrez entre 20 et 30 $ de l'heure (~50 k$ par année). Comme géoscientifique expérimentée, vous gagnerez entre 50 et 150 $ de l'heure et plus (100 k$ et 300 k$ et plus par année)
R : J'aime bien la diversité du travail. S'il fallait que je sois confinée dans un bureau à la journée longue, sans jamais pouvoir aller sur le terrain, je deviendrais un peu zinzin. Aussi, c'est bien de pouvoir à la fois faire du bureau et du terrain, et de pouvoir travailler à différents projets avec différents clients.
R : Quand les premiers flocons de neige se manifestent, le travail de terrain cesse, et je dispose d'assez longues périodes de temps l'hiver pour faire autre chose (skier, voyager, etc.). J'aime bien aussi que cet emploi me permette de travailler de chez moi pour les tâches qui ne concernent que moi. J'ai la chance de travailler avec des gens de différentes formations, et donc j'apprends constamment. Aussi, en étant membre de l'APEG, vous recevez des invitations et des propositions de voyages et activités spéciales, ainsi que des rabais sur les tarifs d'assurances et la couverture médicale (ces choses dont il faut s'occuper lorsque l'on vieilli).
R : Elles sont nombreuses. L'Association of Professional Engineers and Geoscientists exige qu'un géoscientifique en probation comme moi travaille pendant 4 ans sous la supervision d'un géoscientifique « professionnel » avant d'avoir accès à ce statut moi-même. Durant cette période, je peux profiter de toute sorte de cours, excursions, conférences, etc. pour accroître mes compétences et ainsi développer un profil plus intéressant pour mon employeur. Tous les efforts que vous mettez au travail et pour vous améliorer professionnellement vous seront profitable à long terme. Vous n'arriverez jamais à tout savoir, ce qui signifie que vous progresserez constamment, et gagnerez plus ce faisant.
R : Cela varie selon la tâche et le projet. Être devant un écran d'ordinateur toute la journée suppose une bonne force mentale pour conserver sa concentration. Sur le terrain, mon travail peut être très ardu, particulièrement sur les pentes accentuées des régions de montagnes. Aussi est-il important que je reste en forme et forte à l'année longue ce qui m'aide à maintenir un style de vie sain, ce qui rend la saison de ski encore plus agréable!
R : Parce que je ne pouvais imaginer faire autre chose! J'ai mis du temps pour obtenir un poste de géoscientifique à temps plein. Bien que j'aie passé 7 ans à l'université, je n'ai pas débuté ma carrière tout de suite en dépit de mes qualifications. Je voulais voyager, et cela a exigé des sacrifices. J'ai pris des emplois qui se présentaient, et j'appris à apprécier et à respecter les gens qui travaillent dans les secteurs des services et de l'administration, postes trop souvent mésestimés. J'ai saisi toutes les occasions de partager ma passion des sciences de la Terre tant à l'université que dans des organismes de sensibilisation, ce qui me permettait de participer à des excursions et des activités, autant d'occasions d'apprendre et de rencontrer des gens. Au moment d'occuper le poste que j'occupe présentement, j'ai dû prouver ma valeur, surtout pour une femme sur le terrain… mais avec de la détermination et le sentiment de ma valeur (et de l'humour), j'y suis arrivée.
R : Il y en a tellement qu'il est difficile d'en choisir un seul. Dormir au pied du glacier Berendon dans le nord de la C.-B. a été un des ces moments mémorables. Avec d'autres étudiants et notre professeur nous sommes allés en excursion pour échantillonner un lac de barrage glaciaire; c'était vraiment époustouflant de pouvoir voir quelques-uns de ces plus grands glaciers au Canada, capables de sculpter montagnes et vallées. Nous avons roulé entre d'énormes montagnes, à travers une ville minière abandonnée, et près d'une rivière bouillonnante où des ours bruns (grizzlis) pêchaient le saumon; sur place, nous avons monté notre campement pour une semaine sur une ancienne terrasse. C'était vraiment étrange le soir de voir le vent descendant du glacier qui soufflait du silt et aussi, le fait qu'il ne faisait jamais totalement noir la nuit. On se sentait très petit là-bas – c'était ahurissant de voir un glacier en vrai – je n'avais pas réalisé la force de la glace non plus que les quantités de sédiments qu'elle pouvait transporter.
R : Je crois sincèrement qu'il y a un travail pour chacun dans le domaine des sciences de la Terre. Jamais la situation n'a-t-elle été aussi précaire pour les humains sur Terre; nous vivons des temps de grands changements, où il nous faut prendre conscience et accepter la responsabilité de notre impact sur la planète. Ce sera à vous, les étudiants du secondaire qu'incombera dans quelques années, la responsabilité d'aider à solutionner les plus grands défis auxquels nous ayons eu à faire face. Aussi, que vous visiez un travail de terrain pour recueillir des données des milieux à préserver, ou que vous visiez un travail de bureau à définir des politiques ou à négocier des fusions… nous avons besoin de vous en sciences de la Terre. Alors, prenez tous les cours nécessaires pour acquérir la formation qui vous mériteront le respect et la sagesse pour y arriver! Profitez de chaque occasion pour apprendre les secrets de notre planète! Passez le mot au plus grand nombre possible et ainsi changez les choses! Nous disposons de tous les outils nécessaire pour nous assurer un avenir prometteur; il n'en tiendra qu'aux jeunes gens forts comme vous des les mettre en œuvre.